jeudi 24 octobre 2013

Le Pointillisme et Paul Signac

Le pointillisme et Paul Signac

Le pointillisme (ou néo-impressionnisme) est un courant artistique issu du mouvement impressionniste qui consiste à peindre par juxtaposition de petites touches de peinture de couleurs primaires (rouge, bleu et vert) et de couleurs complémentaires (orange, magenta, jaune). On perçoit néanmoins des couleurs secondaires, par le mélange optique des six différents tons seulement. Cette technique a été créé au XIXe siècle par Georges Pierre Seurat et Paul Signac.
À la fin du XIXe siècle, le jeune artiste Georges Seurat admire la technique picturale qui consiste à traduire l'espace et la lumière par la juxtaposition de « petites touches ». Seurat a lu les études sur la lumière des physiciens James Clerk Maxwell, Eugène Chevreul, Ogden Rood, Hermann Ludwig von Helmholtz et de son ami Charles Henry (directeur du laboratoire de physiologie des sensations à l'École pratique des hautes études, commentateur de Léonard de Vinci et de Léon Battista Alberti). Ainsi, en 1890, après une longue et complexe élaboration, Seurat écrit en tête d'un mémorandum « La pureté de l'élément spectral étant la clef de voûte de ma technique... ». Il a enfin théorisé sa technique qui consiste donc à juxtaposer des petits points de peinture en utilisant des couleurs pures ou complémentaires, après avoir fait une étude de la composition à réaliser.

La diffusion du néo-impressionnisme

Le terme de « néo-impressionnisme » est employé pour la première fois en 1886 par le critique d'art Félix Fénéon. Autour de Seurat se crée un petit groupe réunissant des adeptes de sa technique : ils créent la Société des artistes indépendants en 1884. On trouve aux côtés de Seurat, Paul Signac, Camille et Lucien Pissarro pour les plus célèbres.
Après la mort de Seurat en 1891, Paul Signac (1863-1935) prend la tête du mouvement. Le style évolue, les artistes peignent avec des touches de taille plus importantes.
Ce mouvement prend fin dans les dernières années du XIXe siècle, mais son influence se ressent par la suite chez les fauves jusqu'aux expressionnistes allemands et aux sources de l'abstraction avec les premières œuvres de Wilhem Morgner ou de Vassily Kandinsky. Au début du XXe siècle certains artistes comme Henri Matisse, Édouard Vuillard, Paul Klee, Robert Delaunay s'inspirent du néo-impressionnisme.

Théorie

Lorsque le tableau est regardé à une certaine distance, les points de couleur ne peuvent être distingués les uns des autres et se fondent optiquement les uns aux autres. L'aspect visuel obtenu est différent de celui obtenu en mélangeant des couleurs sur une palette et en les appliquant ensuite sur la toile. Certains décrivent le résultat comme plus brillant ou plus pur car le mélange est réalisé par l'œil et non par le pinceau. L'explication pourrait être liée aux théories sur l'additivité et la soustractivité des couleurs : habituellement, lorsque des couleurs sont produites par un mélange de pigments, la soustractivité joue (chaque pigment absorbe un ensemble de fréquences du spectre lumineux, le mélange des pigments renvoie l'ensemble des fréquences non absorbées). Ainsi, mélanger des pigments de cyan, de magenta et de jaune (les couleurs primaires soustractives) produit une couleur proche du noir. En revanche, lorsqu'on mélange des couleurs produites par des sources de lumière, c'est l'additivité qui joue son rôle : le mélange de faisceaux lumineux des trois couleurs rouge, vert et bleu produit une lumière proche du blanc puisque l'ensemble des fréquences visibles se trouve représenté. Les écrans de télévision, par exemple, utilisent ce système.(extraits Wikipedia).

 
 
Place de Clichy Paris, 1888 - Paul Signac